La journée mondiale de l’hygiène menstruelle pour vaincre la précarité menstruelle

Ce 28 mai prochain se tient la journée mondiale de l’hygiène menstruelle : tout autour du globe sont organisés des manifestations et des événements pour informer et sensibiliser sur le thème des règles.

Un constat simple mais implacable peut être fait : la question des règles chez la femme est largement tue et reste encore un sujet tabou. Or, comme chez Loop nous avons à cœur de mettre à bas ces tabous encore trop nombreux, nous ne pouvions que nous associer à ce “Menstrual Hygiene Day”.

Focus sur cette journée unique en son genre qui mérite d’être davantage connue.

Loop culottes menstruelle

La journée internationale de l’hygiène menstruelle 2021, c’est quoi ?

La journée internationale de l’hygiène menstruelle a lieu tous les 28 mai. Il s’agit d’une initiative créée par l’ONG Wash United. À l’origine, cette ONG avait organisé une campagne de sensibilisation à l’hygiène menstruelle féminine,  intitulée “May #Menstravaganza”, qui s’était déroulée durant le mois de mai 2013. À la suite de son succès et de la nécessité d’informer le plus grand nombre de personnes, les femmes bien sûr mais aussi les hommes, cet événement ponctuel s’est vu pérennisé dès l’année suivante avec l’organisation d’une journée dédiée aux personnes menstruées et à l’hygiène durant leur cycle menstruel.

Quand cette journée a-t-elle lieu et pourquoi ?

La date du 28 mai n’a pas été choisie au hasard. Ce jour est hautement symbolique puisque 28 correspond à la durée moyenne d’un cycle menstruel alors que le 5e mois de l’année fait référence au nombre de jours (toujours en moyenne) pendant lesquels une femme a ses règles. Facile à retenir, non ?!

Qu’est-ce que la précarité menstruelle ?

On entend par précarité menstruelle, la difficulté ou le manque d’accès des femmes et des jeunes filles ayant leurs règles aux protections hygiéniques en raison de leur pauvreté. Tous les pays sont concernés par la précarité menstruelle. Néanmoins celle-ci peut prendre diverses formes : précarité économique, manque d’éducation, inégalité d’accès aux protections hygiéniques, etc… 

L’hygiène menstruelle : une problématique qui touche les femmes partout dans le monde

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la précarité menstruelle ne concerne pas seulement les pays en développement. Presque toutes les femmes du globe ont pu être au moins un jour touchées par cette précarité menstruelle car elle peut prendre diverses formes : manque d’information, difficultés d’accès à des protections hygiéniques adaptées, absence d’infrastructures ou mythes liés aux menstruations.

L’éducation

De nombreuses jeunes filles ne reçoivent aucune éducation concernant les règles, au point de ne pas savoir ce qu’elles sont jusqu’à ce qu’elles arrivent. Cela crée un sentiment de peur et de crainte qui aurait pu être facilement évité grâce à une communication bienveillante. Justement, il s’agit là de l’un des objectifs de cette journée mondiale de l’hygiène menstruelle : sensibiliser le public et en particulier les adolescents sur ce sujet. C’est pourquoi, des interventions sont régulièrement organisées dans les écoles pour mettre à bas les pensées patriarcales qui entraînent avec elles leur lot de sentiment de honte, de gêne et parfois même l’adoption de comportements dangereux (par exemple des jeunes filles cherchent à tout prix à cacher leurs règles au point de mettre leur santé en péril).

La précarité économique

Avoir ses règles est malheureusement pour beaucoup de femmes un luxe : l’achat de protections périodiques coûte cher, tout comme avoir accès à l’eau courante pour assurer une bonne hygiène intime. La BBC a calculé que le coût moyen des règles chez les femmes dans une vie serait de 1 750€. C’est pourquoi, l’État français a, en 2016, réduit la TVA des protections hygiéniques à 5,5% (au lieu des 20% auparavant), mais il semble que cette disposition soit encore insuffisante. Il s’agit là aussi d’un autre objectif de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle : trouver des solutions pour ces femmes.

Les croyances populaires

En plus de difficultés économiques, certaines femmes doivent faire face à des croyances liées aux règles synonymes d’interdictions voire d’exclusion de la société. Certains mythes font de la femme qui a ses menstruations un être impur. Par exemple, dans certaines régions du Népal, durant leurs règles, les femmes sont exclues de leur village et doivent vivre dans des abris de fortune afin de ne pas “contaminer” leur environnement. À cela s’ajoute l’interdiction d’utiliser l’eau courante, d’entrer dans une maison ou encore de toucher qui que ce soit. En Inde, on retrouve des pratiques semblables : les femmes sont cloîtrées durant leurs règles et ne doivent toucher aucune nourriture sous peine de la rendre impropre à la consommation. Aussi, dans ces pays, le but de la journée internationale de l’hygiène menstruelle est d’éduquer les populations pour mettre fin à ces ségrégations.

Le manque d’infrastructures

Dans les pays en voie de développement, de nombreuses jeunes filles manquent l’école les jours durant lesquels elles ont leur règles ; les croyances populaires n’en sont pas l’unique cause : le manque d’eau courante, de toilettes et un accès aux protections hygiéniques difficile voire impossible en raison de moyens financiers insuffisants entrent en ligne de compte. À cela s’ajoute l’utilisation de moyens de protections inadaptés et même dangereux pour la santé : torchons, feuilles séchées ou encore sable…

Et la France dans tout cela ?

Dans les pays dits développés, comme la France, cette problématique liée à l’hygiène n’est pas absente. Loin de là : femmes SDF, immigrées ou vivant sous le seuil de pauvreté sont elles aussi touchées par cette précarité menstruelle. 

On estime que près de 1,7 millions de femmes en France seraient concernées par cette précarité menstruelle et 39% des plus précaires ne disposeraient pas de tampons ou de serviettes hygiéniques en quantité suffisante.

Loop culottes menstruelle

Qui peut participer ? Comment prendre part à ce combat ?

Tout le monde peut participer à cette journée internationale de l’hygiène menstruelle : les hommes comme les femmes, les jeunes comme les plus âgés. Vous pouvez trouver ou proposer un événement en vous rendant sur le site officiel de “The Menstrual Hygiene Day”. De plus, à l’heure des réseaux sociaux, un hashtag spécifique a vu le jour, pour communiquer sur ce sujet et engager la discussion :  #MHDAY2021  #ItsTimeForAction #MenstruationMatters (que l’on peut traduire en français par “les menstruations comptent”).

Loop X l’association M.A.Y – du 23 au 28 mai : une semaine sur l’hygiène menstruelle

Quand on parle d’hygiène menstruelle, on parle de briser les tabous autour des règles et de sensibiliser à l’importance d’une bonne hygiène menstruelle en particulier chez les adolescent.e.s et les jeunes à travers le monde. Que ce soit en France ou partout ailleurs, les jeunes sont encore trop peu informés et désorientés face à la ménarche (première période de règles) et l’on oublie trop souvent que les règles sont une réalité de vie, pas un choix.

C’est pourquoi du 23 au 28 mai, Loop se joint à l’association M.A.Y qui lutte contre la précarité menstruelle chez les jeunes pour aborder l’hygiène menstruelle sans détour à travers un programme complet ! On t’invite à suivre tout ça sur leur instagram et sur le nôtre pour ne louper aucune info 😉

Côté Loop, on te prépare un petite quiz, des témoignages de la team Loop X de la team MAY, des infos sur l’hygiène menstruelle et une surprise de taille le 28 mai… En bref une semaine sous le signe de la solidarité et de la communication ! On aura aussi besoin de vous pour nous partager vos expériences et nous dire ce que vous pensez de tout ça 🙂

Zoom sur l’association M.A.Y

Qui se cache derrière M.A.Y ? Zoom sur 3 jeunes femmes sur-motivées qui nous présentent leur association.

☀️ M.A.Y c’est quoi exactement ?

M.A.Y (Menstruation And You) est une association à but non lucratif, reconnue d’intérêt général qui oeuvre pour lutter contre la précarité menstruelle chez les jeunes.

☀️Qui est aux commandes ?

C’est nous ! Elise, Louise et Héloïse 😊 On a chacune une vie professionnelle bien remplie du coup on s’occupe de M.A.Y sur notre temps libre ! Pas toujours facile de cumuler les deux au quotidien mais heureusement on n’est pas seules ! Des bénévoles s’engagent chaque jour à nos côtés de manière ponctuelle ou permanente pour soutenir nos actions.

☀️ Comment vous est venue l’idée de créer MAY ?

Tout part d’un défi sportif en mai 2019 auquel on souhaitait participer. On avait la possibilité de soutenir une association et on était déjà toutes les 3 très attachées au sujet de la scolarisation des jeunes filles dans le monde. En creusant le sujet, on s’est rendu compte que la déscolarisation des jeunes filles est liée en grande partie à la problématique de précarité menstruelle. On a alors cherché une association à soutenir et comme on voulait vraiment cibler les jeunes, on a décidé de créer M.A.Y en septembre 2019 ! 

☀️ Pourquoi la précarité menstruelle ?

Le sujet peut paraître très spécifique mais nous tient à coeur car il s’agit d’une des causes majeures de déscolarisation des jeunes filles dans le monde et même en France.

☀️ Pouvez-vous nous en dire plus sur la précarité menstruelle en France ?

On a souvent du mal à réaliser que la problématique est bien réelle en France mais 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. 1/3 estiment avoir besoin d’aide pour se financer des protections.  Dans le même temps, c’est seulement depuis 2016 que les protections périodiques ont cessé d’être taxées comme des produits de luxe (on parle pourtant d’un achat de première nécessité et non un achat plaisir !). Au cours d’une vie c’est 5 000€ dépensé en moyenne, vous imaginez ? Par mois, cela représente 10€ ce qui n’est pas négligeable dans un budget serré. 

☀️ On parle de vos missions ?

Nous travaillons autour de 3 principaux axes d’actions :

Collecter des protections périodiques auprès de particuliers ou d’entreprises et les mettre à disposition des jeunes qui en auraient besoin via des structures relais ;

Sensibiliser les jeunes au travers d’ateliers et d’activités afin d’informer et briser les tabous ensemble ;

Communiquer un maximum sur les réseaux sociaux avec des informations factuelles, des recommandations et des témoignages de personnes menstruées en France mais aussi dans le monde entier qui nous partagent leurs opinions, leur vécu ;

☀️ Et si on veut contribuer à l’aventure M.A.Y on fait comment ?

Tu peux faire un don ou organiser une collecte de protections par exemple. Pour ça, rendez-vous sur notre site may-asso.com ou sur nos RS on sera ravie d’avoir un coup de main !  On ne manque pas d’idées et de motivation donc il y a toujours du travail et plein de projets à développer ! Chaque action compte 😉 

Merci les filles !

N’oublie pas RDV du 23 au 28 mai sur instagram pour suivre cette semaine sur l’hygiène menstruelle ! Et toi, tu avais déjà entendu parler de la précarité menstruelle avant aujourd’hui ?