30 milliards de billets de banque vont être broyés et incinérés pour produire de l'énergie, les réactions sont vives

30 milliards de billets de banque vont être broyés et incinérés pour produire de l’énergie, les réactions sont vives

Chaque jour, des milliers de transactions impliquent l’usage de billets de banque. Ces rectangles colorés passent de main en main, s’usent progressivement jusqu’à devenir méconnaissables. Mais savez-vous ce qui arrive à ces euros lorsqu’ils sont trop abîmés pour circuler ? Leur destin est plus étonnant qu’il n’y paraît.

La seconde vie des billets usagés en Europe

Actuellement, près de 30 milliards de billets circulent dans la zone euro, représentant une valeur approximative de 1572 milliards d’euros. En France, malgré la digitalisation croissante des paiements, les espèces constituent encore 43% des transactions effectuées en 2024. Ces données, confirmées par la Banque de France, témoignent de notre attachement persistant au paiement en liquide.

Contrairement aux idées reçues, les billets usés ne sont pas simplement retirés puis stockés indéfiniment. Depuis fin 2022, suite à une directive de la Banque centrale européenne (BCE), ils connaissent une transformation radicale. « Les billets broyés sont désormais incinérés avec valorisation énergétique », explique Isabelle Valdés-Curien, économiste spécialiste de la monnaie fiduciaire.

Cette nouvelle approche remplace l’ancienne méthode qui consistait à enfouir les résidus de billets broyés. Aujourd’hui, plusieurs entreprises françaises spécialisées transforment ces déchets en énergie thermique, participant ainsi à l’effort collectif de gestion des ressources. Cette pratique s’étend à l’ensemble des pays membres de la zone euro.

Du portefeuille à l’incinérateur : le cycle caché des euros

Le processus de retrait des billets suit un protocole rigoureux. La Banque de France, chargée du contrôle qualité de la monnaie nationale, organise régulièrement des opérations de tri. Les coupures trop endommagées pour continuer à circuler sont systématiquement mises de côté. Elles sont ensuite acheminées vers des centres spécialisés où elles subissent un broyage minutieux.

Ce tri concerne habituellement les billets « impropres à la circulation », ceux qui ont subi les affres du temps ou des manipulations intensives. Pourtant, lors du renouvellement complet d’une gamme par la BCE, comme celui qui s’annonce prochainement, le processus s’intensifie considérablement.

La logistique derrière cette opération est impressionnante. Des millions de billets sont progressivement retirés, indépendamment de leur état, pour être remplacés par de nouvelles coupures. Ce processus s’étale généralement sur plusieurs années, permettant une transition en douceur pour les utilisateurs et les institutions financières. Les familles les plus précaires peuvent suivre les évolutions de la CAF concernant les APL en 2025 pour anticiper leurs dépenses quotidiennes.

Nouvelle série de billets : l’avenir se dessine

La BCE a officiellement annoncé le lancement d’une troisième génération de billets en euros. Cette décision majeure intervient après deux séries précédentes : la première mise en circulation en 2002 lors du passage à la monnaie unique, et la seconde déployée entre 2013 et 2019. Pour cette nouvelle gamme, un concours de design sera organisé en 2025 afin de sélectionner les illustrations qui orneront chaque coupure.

Deux thématiques principales ont été retenues pour inspirer ces futurs billets : « La culture européenne : un héritage commun » et « Fleuves et oiseaux : force et diversité ». Ces choix reflètent la volonté d’ancrer l’identité monétaire européenne dans des valeurs patrimoniales et environnementales partagées.

Le remplacement des billets actuels suivra probablement la méthode éprouvée lors de la transition précédente. Les coupures de cinq euros seront les premières concernées, suivies progressivement par les autres valeurs. Cette stratégie échelonnée permet d’éviter toute perturbation majeure dans l’économie quotidienne.

Ainsi, les billets que nous utilisons quotidiennement finiront leur existence en produisant de l’énergie thermique, une fin utile pour ces instruments essentiels à notre économie. Leur cycle complet – de l’impression à l’incinération – illustre parfaitement la circularité que nos sociétés cherchent désormais à promouvoir dans la gestion des ressources.

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Sonia

Rédactrice en chef

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