donald trump a annoncé les mesures de son liberation day hier soir, est ce la fin de l'économie mondiale

Donald Trump a annoncé les mesures de son « Liberation Day » hier soir, est-ce la fin de l’économie mondiale ?

Le 2 avril 2025, baptisé « Liberation Day » par Donald Trump, va marquer une rupture historique dans l’ordre commercial mondial. Les nouvelles barrières douanières promises par le président américain dessinent les contours d’un système commercial profondément remanié, abandonnant les principes fondateurs établis après la Seconde Guerre mondiale.

La stratégie disruptive des droits de douane « sur mesure »

Donald Trump considère les droits de douane comme « le plus beau mot du dictionnaire » et surtout comme un levier diplomatique et économique puissant. Sa vision transforme radicalement l’approche multilatérale qui prévalait jusqu’alors. En promettant d’appliquer des tarifs douaniers spécifiques à chaque nation, il remet en question le principe fondamental de non-discrimination commerciale.

Cette approche pays par pays contraste fortement avec le système actuel où les tarifs doivent théoriquement s’appliquer uniformément, sans distinction entre partenaires commerciaux riches ou pauvres. Trump a déjà annoncé des mesures concrètes pour le 2 avril : 25% sur les importations automobiles et leurs composants, 25% sur l’acier et l’aluminium, et 20% supplémentaires sur les marchandises chinoises.

Par contre, le président américain a légèrement tempéré ses déclarations en précisant que ces nouveaux droits seraient « plus généreux » et « plus doux » que ceux imposés aux États-Unis « au fil des décennies ». Cette nuance révèle une stratégie de négociation où la menace pourrait s’avérer plus importante que l’action.

Un ultimatum commercial aux conséquences mondiales

Le « Liberation Day » s’apparente davantage à un ultimatum qu’à une décision définitive. Trump a explicitement laissé la porte ouverte à des accords postérieurs si les pays concernés sont « prêts à donner quelque chose de grande valeur » en échange. Cette approche transactionnelle illustre parfaitement sa vision des relations internationales comme une série de négociations bilatérales.

L’exemple récent de la menace envers la Russie est particulièrement révélateur. Le 30 mars, Trump a évoqué des droits de douane de 25% à 50% sur le pétrole russe si Moscou continuait de bloquer les efforts américains pour mettre fin au conflit en Ukraine. Cette menace confirme comment les barrières douanières peuvent être instrumentalisées pour obtenir des concessions diplomatiques bien au-delà des questions commerciales.

Les économistes demeurent sceptiques quant à l’efficacité de cette approche. Les raisons invoquées par Trump pour justifier ces mesures sont multiples et parfois contradictoires. La principale interrogation reste la capacité de cette stratégie à atteindre ses objectifs sans provoquer une spirale de représailles commerciales mondiales.

L’effondrement potentiel du système commercial d’après-guerre

Si Donald Trump applique pleinement sa « loi du talion » commerciale, elle marquera la fin d’un système bâti sur des décennies d’accords multilatéraux. Le principe d’aligner les taxes d’importation sur celles des partenaires commerciaux, pays par pays, constitue une rupture fondamentale avec l’architecture actuelle du commerce international.

Cette remise en question intervient dans un contexte où les tensions commerciales étaient déjà vives, notamment avec la Chine. Les nouvelles mesures risquent d’exacerber ces tensions et de fragmenter davantage l’économie mondiale en blocs commerciaux distincts, revenant potentiellement à une ère protectionniste que la mondialisation avait tenté de dépasser.

Les pays du monde entier s’interrogent désormais : s’agit-il d’un bluff ou d’une réelle intention de transformer radicalement les règles du jeu commercial? La réponse déterminera si le 2 avril 2025 marquera effectivement la fin du système commercial mondial tel que nous le connaissons, ou s’il ne représente qu’une nouvelle tactique de négociation agressive dans la diplomatie économique trumpienne.

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Sonia

Rédactrice en chef

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