L’interdiction des boîtes à clés dans plusieurs villes françaises bouscule les habitudes des propriétaires de locations touristiques. Face à cette nouvelle contrainte, le marché s’adapte rapidement avec des alternatives technologiques et pratiques. Les plateformes comme Airbnb et leurs utilisateurs doivent désormais repenser leur méthode de remise des clés.
Les alternatives technologiques qui remplacent les boîtes à clés
Depuis que plusieurs municipalités ont interdit les boîtes à clés sur leur territoire, les propriétaires se tournent vers des solutions modernes. Les casiers connectés se positionnent comme le premier choix pour de nombreux loueurs. Ces dispositifs, installés dans des commerces de proximité, offrent un système sécurisé avec code unique.
Gary Salinie, responsable Île-de-France de la conciergerie WeHost d’Airbnb, confirme l’efficacité de cette méthode : « Le casier est sécurisé avec un code spécifique. Le voyageur peut récupérer ses clés en toute autonomie. » Cette solution existait avant l’interdiction mais connaît désormais un succès grandissant.
Les serrures connectées représentent une alternative encore plus radicale. À Cannes, Laurent Chanzy de Florella Résidences a complètement abandonné les clés physiques. « Nous avons installé des claviers numériques sur chaque porte. Nous communiquons un code personnalisé avant l’arrivée du client », explique-t-il. Ce système nécessite néanmoins que la porte d’entrée de l’immeuble soit déjà équipée d’un digicode.
L’entreprise Keynest, spécialisée dans la gestion de clés pour les plateformes de location, confirme cette tendance. Audrey Vayssettes, directrice de la branche française, note : « Le nombre de créations de comptes clients a triplé par rapport à l’année précédente. Plus de 30 000 professionnels et particuliers utilisent nos services rien qu’à Paris. »
Les méthodes traditionnelles qui perdurent
Malgré l’essor des solutions numériques, certains propriétaires privilégient encore les méthodes traditionnelles. La remise en main propre reste une pratique courante qui permet un contact direct avec le locataire. Cette approche personnalisée rassure certains propriétaires qui peuvent ainsi présenter leur logement et donner des conseils.
Le système D garde également ses adeptes. Confier les clés à un commerçant du quartier ou à un voisin de confiance constitue une solution simple et économique. Cette option nécessite d’un autre côté un réseau local fiable et disponible.
La méthode la plus rudimentaire consiste à cacher la clé sous un pot de fleurs ou un paillasson. Hostnfly, service de conciergerie partenaire d’Airbnb, met en garde : « C’est la technique la plus ancienne mais aussi la plus risquée. » Cette pratique reste envisageable uniquement dans des zones peu touristiques ou excentrées où les risques sont limités.
Le contexte réglementaire qui s’intensifie
Une dizaine de villes françaises ont déjà pris des mesures contre les boîtes à clés. Biarritz, Nice, Lille, Besançon et Avignon font partie des pionnières dans cette interdiction. Paris et Marseille suivent actuellement le même chemin avec des actions ciblées.
Les municipalités justifient ces décisions par la dégradation visuelle de l’espace public causée par la multiplication de ces dispositifs. Airbnb a officiellement déclaré ne faire « preuve d’aucune tolérance » et soutenir les autorités dans « leur lutte contre cette pratique illégale ».
Cette évolution réglementaire s’inscrit dans un contexte plus large de régulation des locations saisonnières. Les grandes métropoles cherchent à limiter l’impact du tourisme de masse sur leur parc immobilier et sur la vie des résidents permanents.
La disparition progressive des boîtes à clés transforme les pratiques du secteur de la location courte durée. Entre innovation technologique et retour aux méthodes traditionnelles, les propriétaires s’adaptent. Cette transition forcée représente une opportunité pour les entreprises spécialisées dans les solutions d’accès, qui voient leur marché s’élargir considérablement.
